Les 3 meilleures astuces pour vivre une séparation sereinement
La rentrée a pointé son nez. Votre bébé vient de rentrer à la crèche. Mais voilà, votre enfant pleure, chaque matin, lorsque vous le déposez. Les pleurs des enfants font beaucoup parler d’eux. Parfois ils attristent parfois ils dérangent et souvent ils questionnent. Les pleurs de votre enfant lorsque vous vous séparez est sûrement un des sujets sur lesquels j’ai le plus échangé avec vous, parents. Vous vous sentez souvent impuissants face aux pleurs de votre bébé. Vous vous demandez comment l’accompagner pour que chacun d’entre vous vivent ce moment le coeur moins serré. Je vous propose mes connaissances et des outils pour vivre une séparation en toute sérénité, le coeur plus léger.
1. Comment se passe la période de familiarisation?
Commençons par cette étape ; la période de familiarisation (peut-être la connaissez vous sous le terme d’adaptation) a beaucoup d’importance et peut même influer sur la qualité de la séparation avec votre enfant, à la crèche.
La période de familiarisation est l’étape où vous êtes accueillis, avec votre enfant, une heure parfois plus, pendant environ une semaine dans les locaux de la crèche ou chez l’assistante maternelle. Généralement, en crèche, cette rencontre a lieu avec le professionnel qui est le référent de votre enfant. Le référent est celui qui l’accompagne de manière privilégiée, qui connaît ses besoins, son rythme et ses envies et qui transmet toutes ces informations au reste de l’équipe.
Je préfère utiliser le terme « familiarisation », le sens des mots a une grande importance pour moi. Votre enfant se familiarise à un nouvel environnement grâce à vous, ses parents. Pour cela, il a besoin de vous pour se sentir en sécurité et trouver des repères dans un nouveau lieu.
Vous avez sûrement déjà remarqué l’attitude d’un enfant, décrit comme « sociable » arrivant dans un nouvel espace. Il peut avoir besoin d’un certain temps avant de s’éloigner de son parent pour découvrir les jouets proposés ou encore se déplacer et jouer « loin » de son parent.
Vous savez sûrement déjà que grâce à vous, votre enfant observe, crée du lien avec les professionnels qui l’accueillent et se crée des repères dans ce nouvel environnement. En effet, c’est parce-que votre enfant est suffisamment en confiance et en sécurité, avec vous dans ce lieu, qu’il s’éloigne petit à petit pour découvrir ce qui l’entoure.
C’est ce que notre cher J. Bowlby, psychiatre et psychanalyste, appelle « la théorie de l’attachement ». Vulgairement et en quelques mots, la théorie de l’attachement c’est s’attacher pour mieux se séparer. C’est parce-que votre bébé se sent en sécurité avec ses figures d’attachement premières (vous, les parents) qu’il se détache pour découvrir et s’ouvrir au monde.
Faites l’expérience, vous, adulte. Participez à un événement en présence de personnes inconnues puis renouvelez l’expérience mais cette fois avec un.e ami.e. Que constatez-vous? C’est tout de suite plus rassurant accompagné d’une personne familière que d’y aller seul.e. Imaginez maintenant votre bébé, encore vulnérable et dépendant de vous. Il a besoin de vous pour se familiariser avec un nouvel environnement et de nouvelles personnes, qui deviendront par la suite, des repères connus et rassurants même en votre absence.
Prenez le temps pendant cette étape à la crèche ou chez l’assistante maternelle. Observez votre enfant et agissez en fonction de ses besoins. Parlez-en avec le professionnel et surtout ayez confiance en vous et votre enfant.
2. Il ne pleurait pas mais depuis quelques temps, votre enfant pleure tous les matins?
En fonction de l’âge et du développement de votre enfant, il se joue des choses.
Vers 8 mois parfois 10 mois, vous observez un changement d’attitude de votre bébé. A chaque fois que vous sortez de son champs de vision, quittez la pièce ou l’accompagnez chez la nounou, il pleure. C’est ce que René SPITZ, psychiatre et psychanalyste, appelle « l’angoisse du 8è mois » En quelques mots, votre bébé comprend qu’il est un être à part entière et vit chaque séparation avec vous, comme un abandon. Il a oublié que toutes les fois où vous vous êtes absenté.e quelques minutes ou plusieurs heures, vous êtes revenu.e. A la maison, communiquez vos déplacements, invitez-le à vous suivre et exprimez lui la situation ; vous êtes dans telle pièce, il ne vous voit pas mais vous entend quand vous parlez.
Un changement, quel qu’il soit, une nouveauté, peut générer une séparation difficile avec vous. Identifier la raison permet de l’exprimer et mettre des mots sur les émotions de chacun d’entre vous. Parfois, le fait d’exprimer et d’accueillir les émotions permet d’apaiser les coeurs.
Puis, parfois, il y a des matins, où votre enfant pleure parce-qu’il n’a pas envie, comme nous tous d’ailleurs. Il a envie d’être et de rester avec vous. Rappelons-nous que pour un tout petit, le meilleur endroit est avec ses parents. Quelque soit le lieu, le temps ou les personnes. Cela permet de comprendre la raison pour laquelle cela peut être difficile pour lui. Bon, vous savez que ça ne dure pas. Il n’y a qu’à se rappeler notre adolescence, on appréciait aussi être sans nos parents.
3. Comment accompagner votre enfant à vivre sereinement la séparation?
On parle beaucoup des enfants et, vous parent, comment appréhendez-vous la rentrée? Le retour à la crèche après un week-end? Comment vivez-vous les « à ce soir » en l’accompagnant le matin?
Savez-vous qu’un enfant a cette sensibilité pour ressentir le langage non verbal et les énergies que tout adulte véhicule? Principalement vous, ses parents. On dit parfois que les enfants sont des éponges. Si votre enfant ne comprend pas toujours les mots ou la situation, il comprend et connaît vos émotions. Vous comprenez maintenant pourquoi il est dit qu’au plus vous êtes en confiance lorsque vous vous séparez, au mieux votre enfant l’est également. Attention, vous avez le droit d’être triste, lorsque vous quittez votre enfant. Ne le cachez pas, dites-lui avec des mots simples, parler aussi des moments chouettes que vous allez vivre chacun de votre côté et des chaleureuses retrouvailles qui vous attendent le soir.
Que proposer à la crèche ou ailleurs? Le doudou, quelque soit sa forme ou son aspect, a une grande importance lorsque vous êtes absent.e. Avoir un doudou permet à votre enfant d’être rassuré et est le premier objet familier qui lui rappelle vous et la maison en votre absence.
Un album photos, une planche à photos ou autre support créatif que vous souhaitez, permet à votre enfant de vous « voir » lorsqu’il en a besoin. Parlez-en aux professionnels de la crèche ou à l’assistante maternelle.
Dessinez un ♥ ou une autre forme qui vous plaît sur la main de votre enfant et la vôtre, ça symbolisera les pensées que vous avez l’un pour l’autre.
Soyez créatif et inventif, vous trouverez ce qui lui convient. Dites-lui que vous pensez à lui lorsque vous êtes séparés. Accueillez ce qu’il a à exprimer. Dites-lui où vous allez (même lorsque vous n’êtes pas au travail) ce que vous faites avec des mots simples. N’oubliez pas votre enfant ressent les choses et les entend aussi, bien plus qu’on ne le pense.
Les pleurs des enfants attristent, parfois énervent et surtout vous rendent impuissants. Rappelez-vous, avant toute chose, votre enfant pleure pour communiquer et exprimer ses émotions. En effet, les pleurs sont l’unique moyen de communication la première année de vie de votre bébé. L’acquisition du langage et la maturité de leur cerveau leur permet progressivement de mettre des mots sur leurs émotions et les pleurs restent un moyen d’expression. Pour nous, adulte, aussi d’ailleurs.
Accueillir les émotions de votre bébé et les vôtres est sûrement la première étape de ce processus. Accompagnez votre enfant à mettre des mots, à exprimer ses émotions sur ce qu’il ressent lorsque vous vous séparez, sans oublier d’exprimer les vôtres. Puis parlez des moments joyeux que vous vivez ensemble et ceux lorsque vous êtes séparés. Il y a de l’agréable partout quand on y pose son regard. Vous voilà informé, riche de nouvelles idées et le coeur apaisé (je l’espère) pour vivre sereinement les séparations à la crèche et ailleurs. Croire en vous et votre enfant est la première promesse pour réussir.
Je suis Fiona Perrier, éducatrice de jeunes enfants, j’accompagne votre périnatalité et parentalité. Je vous soutiens à trouver les solutions pour des séparations le coeur léger.